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L'éducation sentimentale - GUSTAVE FLAUBERT

  • Photo du rédacteur: yannick lauze
    yannick lauze
  • 16 févr. 2019
  • 2 min de lecture

Les aléas amoureux d'un dilettante

Voilà un roman sulfureux pour son époque, très vivant, avec beaucoup de rebondissements. Comme souvent au XIXème siècle, il s'agit d'un roman d'amour. La trame générale est que Frédéric Moreau, jeune bachelier faisant ses études de droit, s'éprend de Madame Arnoux, l'épouse du directeur d'un grand quotidien, mère de famille. Elle lui apparaît à lui comme venue du ciel et il fait tout pour la revoir. Il se rend compte que son mari la traite d'une fort rustre manière, ce qui approfondit son désir de la combler de son affection. Ses désirs, les événements historiques - les émeutes révolutionnaires - auxquels ils participent, plus ou moins malgré lui, ont raison de sa réussite à son examen. Ses amis, parmi lequel son cher Deslauriers, lui conseillent plutôt de s'éprendre de Madame Dambreuse, également mariée, dont il finit par devenir une sorte de gigolo officiel, le mari de celle-ci étant son protecteur. Il se lie également d'une "amitié intime" avec Rosanette, jeune femme du demi-monde, dénommée la Maréchale, en raison d'un déguisement en soirée. Mais son véritable amour reste Madame Arnoux, avec qui les quiproquos commencent, en raison des sentiments mêlés et des relations multiples que ce si charmant dilettante entretient, notamment avec la fort familière Rosanette. Voilà pour la trame, dans l'essentiel. A vous d'en découvrir le détail et le dénouement.

Ce roman est un grand classique, aussi ai-je été surpris de constater qu'il ne figurait pas dans la base de notre cher site, ce qui était une carence.

il est beaucoup plus vivant, passionnant et facile d'accès que le lénifiant Madame Bovary, à mon sens. Un seul point me chiffonne : l'absence de parti pris de Flaubert, volontaire. Certes, je critique chez Hugo son trop grand nombre de digressions politiques, par ailleurs beaucoup trop longues, qui éloignent d'autant le lecteur de l'intrigue principale, mais tout autant passionnantes néanmoins. Flaubert a un peu le défaut inverse : cette neutralité de l'écrivain me paraît dommage, voire vaine. Il pourrait au moins donner une couleur idéologique à ses personnages. Il semblerait, à la lecture du Profil de Pierre-Louis Rey que cet apolitisme est le fruit d'une neutralité voulue chez l'écrivain, un principe chez Flaubert. Je ne le partage pas : il me semble utile que les intellectuels prennent parti, pas forcément au sein des romans, ce qui n'est pas vraiment le lieu, puisqu'ils n'ont pas véritablement à s'y décrire eux-même, mais cela ne l'empêchait d'écrire des essais ou des oeuvres fictives à caractère politique. Ce rejet m'apparaît comme une fuite, surtout au sein d'un siècle aussi tourmenté, qui a connu autant d'émeutes et de contre-révolutions.

En soi, c'est un très bon roman.


tony

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